mercredi 28 avril 2010

LA TÉNACITÉ DES UNS ET LA MOLLESSE DES AUTRES

Des deux côtés de la frontière entre les arrondissements du Plateau Mont-Royal et d'Outremont, nous assistons à une véritable explosion du nombre de lieux de culte «minoritaires». Ça pousse comme des champignons et, parfois même , comme de la mauvaise herbe.

Saviez-vous que
les arrondissements montréalais délivrent trois fois plus de permis d'aménagement de lieux de cultes «minoritaires» par année qu'il y a dix ans?
Saviez-vous qu'entre 1994 et 1999, 69 dossiers d'aménagement de lieu de culte ont été approuvés contre plus de 314, entre 2000 et 2009?

Saviez-vous que
ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg, puisque plusieurs lieux de culte actifs qui «existent sans avoir de permis, depuis parfois plus de 15 ans»?

Saviez-vous que
plusieurs de ces nouveaux lieux de culte se trouvent dans des bâtiments délabrés et que même si ces établissements sont non conformes, les arrondissements n'envoient pas d'inspecteur la plupart du temps?

Saviez-vous que
plusieurs arrondissements ne connaissent même pas le nombre de lieux de culte présents sur leur territoire puisqu'un grand nombre sont clandestins?

Saviez-vous que
dans le traitement des demandes pour exploiter un commerce, par exemple, les arrondissements savent exactement combien de magasins compte le quartier alors qu'ils ne le savent pas pour les lieux de culte?

Saviez-vous que
les arrondissements ferment les yeux pour «conforter l'harmonie intercommunautaire et pour éviter que des situations de tensions se multiplient inutilement»?

Ces données, nous ne les avons pas inventées. Elles sont le résultat d'une étude entreprise par des chercheurs du Centre urbanisation, culture et société de l'INRS, pour le compte du Conseil interculturel de Montréal. Ils y traitent sur le même pied mosquées, synagogues, temples hindous, sikhs et bouddhistes, églises chrétiennes orientales et orthodoxes, ainsi que d'autres lieux de prière et de rassemblement fréquentés par les groupes de communautés ethnoculturelles.

Depuis juillet 2007, les citoyens du Plateau et d'Outremont se battent afin d'empêcher l'agrandissement d'une des quatre synagogues déjà existantes sur le simple tronçon de la rue Hutchison compris entre les rues Fairmount et Saint-Viateur.

Cliquer sur la photo pour accéder au dossier illustré relatant les innombrables nuisances et illégalités reliées à ces lieux de culte sur de ce bout de la rue Hutchison.

Et les élus du Plateau voudraient autoriser la dérogation de zonage à cette synagogue du 5363 Hutchison et permettre son agrandissement sur une rue dont le zonage est classé strictement résidentiel?

Pour avoir passé plus d'une heure avec le maire Ferrandez, en compagnie de l'architecte Benoît Dupuis, ce citoyen de la rue Hutchison qui gagné son procès en Cour supérieure contre le référendum bidon de 2008, il est fort à craindre que le nouveau maire du Plateau fasse exactement la même erreur que les Fotopulos, Tremblay, Bourque, Doré et Drapeau ont commise avant lui. Au Conseil interculturel de Montréal, on appelle ça "Fermer les yeux pour «conforter l'harmonie intercommunautaire et pour éviter que des situations de tensions se multiplient inutilement».


Pourtant, la preuve a été faite 10 fois que cette dérogation ne règlera pas le problème vécu sur nos rues résidentielles. Bien au contraire. À ceux qui ont la mémoire courte ou qui ont une vision à courte vue, rappelons seulement le gâchis de la rue Jeanne-Mance.

cliquer sur la photo de la synagogue Belz de la rue Jeanne-Mance pour un aperçu de la "vision idyllique" d'une rue de quartier

Il y a une dizaine d'années, les résidents de la rue Jeanne-Mance s'étaient insurgés contre l'agrandissement d'une synagogue déjà agrandie une dizaine d'années plus tôt. Lors du premier agrandissement, les propriétaires de la synagogue avaient été avertis qu'on ne leur permettrait plus de nouvel agrandissement. Qu'à cela ne tienne, les propriétaires du lieu de culte sont revenus à la charge à la fin des années 1990.
En dépit des nombreuses plaintes des résidents, d'un avis défavorable de la part de la Commission de développement urbain et aussi du Service de développement économique et urbain de la ville qui s'y opposaient "pour préserver l'équilibre fragile du quartier entre les fonctions résidentielles et religieuses", les représentations faites par un certain Saulie Zajdel, ancien porte-parole de la Congrégation Belz devenu responsable de l'urbanisme au Comité exécutif de la Ville (!!!) ont porté fruit. La synagogue s'est propagée à cinq duplex de la rue résidentielle avec les inconvénients que l'on sait aujourd'hui.

Ceux qui tiennent mordicus à prier sur nos rues résidentielles ont compris une chose. Leur ténacité, couplée à la mollesse des "autres", est une stratégie gagnante. Elle ne fera que les renforcer dans leur détermination de récidiver de plus belle sur la prochaine rue ou... sur l'immeuble d'à côté!
Si le nouveau maire pense accorder cette dérogation comme une lettre à la poste et calmer le jeu en nous promettant de "gérer les conséquences », comme il le dit si bien, qu'il donne un petit coup de fil à sa vis-à-vis d'Outremont. Elle le mettra au parfum des misères qu'elle subit chez elle et de la grogne qui monte.
N'oubliez pas d'assister, demain soir ( jeudi 29 avril 2010), à la séance d'information publique sur cette nouvelle demande de dérogation de zonage pour l'agrandisssement de la synagogue du 5363 Hutchison. Elle se tiendra à 19 heures au 201, rue Laurier Est (entre Saint-Laurent et Saint-Denis).

En passant, quelqu'un aurait-il vu passer la politique-cadre sur la présence des lieux de culte en milieux résidentiel que Montréal promettait aux résidents de la rue Jeanne-Mance de déposer en 2000?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les élus ne considèrent qu'une chose, le poids politique des religieux! L'environnement c'est pour les granos, écolos, vélos à l'est de l'avenue rue du Parc.

Anonyme a dit…

Merci de nous révéler ces nouvelles inquiétantes.
Je soupçonne que des contributions d’argents sont versées dans les coffres des élus pour leur fermer la bouche et pour ne pas appliquer la loi.
A cause des hassidiques et leur conduite délinquante sur plusieurs plans, le beau quartier d’Outremont est devenu un cauchemar pour les autres citoyens.
Il faut continuer à faire des pressions massives auprès de la municipalité. C’est que la multiplication des plaintes et griefs pourrait peut-être éventuellement apporter des changements dans l’attitude de nos représentants.

Anonyme a dit…

Freedom of religion is protected in Canada as is your right to freedom of speech. If you remove one, you will eventually lose the other. The Outremont area is one of the safest neighbourhoods in Montreal. My daughter lives there and I am truly grateful for that. Perhaps you want to replace pious, nonviolent residents with gangbangers? Be careful what you wish for. Your efforts could be better spent improving relationships in your community rather than destroying them. Personal resentment and fear are usually behind public campaigns such as yours. I would feel sorry for you if you weren't causing so much damage.