vendredi 1 juin 2012

APPELEZ LE 911

Véritable sous-produit de partisanerie politique, Marie Cinq-Mars a dû trouver jouissive ma chronique de mardi dernier à propos des autobus intercités illégaux sur le territoire du Plateau.

Pour une fois que je n’étais pas sur son dos à elle et que je matraquais la police du Plateau, la bonne mairesse d’Outremont allait pouvoir couler des jours tranquilles et arborer son sourire en coin de dame patronnesse.

Malheureusement, le plaisir de Cinq-Mars n’aura été que de très courte durée.

Pas plus tard qu’hier soir, un peu après l’heure du souper, une résidente ainsi qu'un avocat de très bonne réputation m’ont fait parvenir des photos prises sur le coup de 18 h,  rue Van Horne. 


Juste devant l’épicerie des Frères Young, entre les rues Outremont et Wiseman, un gros autobus de la firme Monsey Tours faisait le plein de passagers hassidiques comme si de rien n’était.

Sur le trottoir, hommes, femmes et enfants se pressaient devant la soute à bagages de l’autobus new-yorkais immatriculé 35752 BA.

30 mai 2012: l'autobus clandestin, sa localisation sur Van Horne  et quelques uns de ses passagers.
Pendant que tout ce beau monde se préparait à prendre la direction des « States », une femme s’est rendue au poste de police 24, juste au coin de Wiseman et Van Horne. Elle s’est adressée à l'agente Guillaume et lui a demandé d'envoyer une patrouille pour intercepter l’autobus illégal.

Très cool, l'agente Guillaume lui dit qu’il n’y a pas de quoi faire tout un plat : « On ne donnerait qu'un avis d'infraction et puis, de toute façon, je n'ai pas d'agent disponible ».

La résidente lui fait remarquer qu’il doit sûrement y avoir un agent dans le poste puisqu’il y a une voiture de police juste devant. Dans l’entrefaite, l'agente Couture arrive et confirme que c’est bien sa voiture qui se trouve devant le poste. La dame lui demande si elle ne pourrait pas aller verbaliser l’autobus avant qu’il ne disparaisse.


L'autobus intercités passe devant la voiture du poste 24
Vous savez ce que lui a répondu l’agente Guillaume? « Si vous n’êtes pas contente, madame, vous pouvez aller dans une cabine téléphonique et appeler le 911. » Peu de temps après, le fameux autobus est passé devant la voiture de police qui, elle, était stationnée juste devant le poste 24. Farewell my friends !

Avec un tel zèle, vous demandez-vous toujours pourquoi ce petit manège des autobus clandestins fonctionne en toute impunité depuis plus de dix ans? (Lire l'article de Fabrice de Pierrebourg)

Ces autobus destinés au groupe sectaire se sentent tellement au-dessus de leurs affaires qu’ils ne se bâdrent même plus d’aller cueillir leurs zélotes entre chien et loup au fin fond du chemin Bates. Ils agissent au grand jour et pratiquement au nez et à la barbe des policiers du poste 24.

Pourquoi en serait-il autrement? La mairesse et les autorités policières sont tellement accommodantes. Pas de danger qu’elles les forcent à aller prendre le bus au terminus Berri-UQAM comme tous les autres citoyens de l’île de Montréal. Ben voyons donc. Berri, c’est pour les impies !


Ça me rappelle cette histoire de la Sécurité publique (SP) d'Outremont.  qui, appelée pour un autre cas d'autobus clandestin sur Van Horne, s'était pointée sur les lieux, le 9 décembre 2009. 

Dans le registre d'appel (cliquer ICI pour le consulter), il a été écrit: «L'autobus a quitté lorsque le patrouilleur est arrivé et il s'agissait d'une autobus scolaire». 
9 décembre 2009: la patrouille de la Sécurité publique d'Outremont sur les lieux de la plainte
 Ah! bon. C'est ça que vous appelez un autobus scolaire? Quand on ne veut pas donner de contravention, ça passe toujours mieux de prétendre qu'il s'agit d'un autobus jaune. Après tout, la nuit, c'est bien connu, tous les chats sont gris... et les souris dorment.

Je comprends mieux pourquoi, à l'époque, Marie Cinq-Mars avait refusé de nous dire si l'autobus avait été verbalisé.

2 commentaires:

Claire Fortin a dit…

Mais non, mais non, Pierre, la nuit, tous les chats sont jaunes voyons! C'est juste qu'il y a des agents de l'ordre qui n'ont pas les mêmes plaquettes oculaires que d'autres! Faut pas s'en faire avec ça!

Nicole Audette a dit…

Bonjour monsieur Lacerte,

Depuis que je lis vos chroniques, je me fais la réflexion qu'il y a vraiment des lois différentes pour les citoyens comme vous et moi qui se doivent d'être respectées, mais qui semblent ne faire aucune vague quand ce sont les Hassidiques qui les violent. Il faut bien se rendre à l'évidence que la justice n'est pas la même pour tous à Outremont et à Montréal.