mercredi 8 mai 2013

LE LAXISME ÉRIGÉ EN SYSTÈME - PARTIE II


Vous avez vu ce qui arrive quand une administration municipale n’est même pas foutue de faire respecter sa propre réglementation de zonage. On doit s'en remettre à un juge pour qu'il tranche à nos frais et en lieu et place de ceux que nous avons justement élus pour veiller au grain.

Après plus de 30 ans d’inertie coupable, nos traîne-savates ont permis à des religieux qui ont délibérément violé le zonage résidentiel de faire indirectement ce qu’ils n’avaient pas le droit de faire directement. 


Louis Moffatt, le conseiller transfuge d'Union Montréal
Pas de saint danger que Louis Moffatt, le conseiller transfuge d’Union Montréal, fasse davantage qu’un constat de pissou. «Il arrive, avait-il dit à Radio-Canada, que les hassidim nous mettent devant les faits accomplis.» Un aveu digne d’une carpette et qui restera sans suite. 


Il faut dire que Moffatt a eu un sacré bon mentor. Dans le cas
de la synagogue du 1030 – 1032 Saint-Viateur, comme dans celui de la synagogue illégale du 1055 au 1067 Lajoie (coin Durocher), Alex Werzberger savait depuis toujours qu’elles violaient le zonage. 

Werzberger, promoteur de la technique du fait accompli, pavoise devant la synagogue du 1030 Saint-Viateur.


Qu’importe. Fidèle à lui-même, le président de la Coalition d’organisations hassidiques d’Outremont a toujours soutenu qu’à force d’obstination, de chantage et de harcèlement, les élus finissent toujours par capituler.

Pensez-vous qu’en prenant acte de ce jugement, les élus d’Outremont et du Plateau vont changer leur mauvaise habitude de se faire complices après le fait? On le souhaiterait bien, mais ça n’a vraiment pas l’air parti pour ça.

Quand on sait qu’à Projet Montréal, les Richard Bergeron et Alex Norris ne veulent absolument rien savoir de modifier la réglementation qui permettrait de mieux encadrer la prolifération anarchique de lieux de culte illégaux sur l’avenue du Parc, il ne faut pas se conter d’histoires.

Prenons l’exemple de la synagogue du 5253 Hutchison. Cela fait depuis 2008 que nous dénonçons haut et fort le fait que les administrateurs de ce lieu de culte ont obtenu frauduleusement un permis pour aménager une salle de prière dans le logement locatif du deuxième étage prétendument habité par le rabbin de la synagogue.


Méchant rabbin, avouez!
Or, en dépit des preuves photographiques montrant qu’aucun rabbin n’y habitait, malgré les témoignages de riverains et des nombreuses protestations écrites et téléphoniques adressées tant aux élus qu’au chef de division du service des Permis et inspections du Plateau (M. Pierre-Paul Savignac) personne n’a jamais levé le petit doigt. D’une administration à l’autre, les élus se sont avérés de véritables chie-en-culotte.
 
Même Luc Ferrandez, le maire qui n’a pourtant pas la réputation d’être un béni-oui-oui a tout récemment fait le dos rond lorsque je lui ai rappelé que cette histoire de rabbin fantôme n’avait été qu’une grossière entourloupette destinée à court-circuiter le processus de dérogation. Un processus pourtant obligatoire pour quiconque souhaite entreprendre des travaux ou régulariser de travaux réalisés de bonne foi alors qu’ils ne satisfont pas à toutes les dispositions des règlements d'urbanisme.


Comme ses prédécesseurs d’Union Montréal, le maire Ferrandez s’est défilé en utilisant des arguments cousus de fil blanc. «Tu me demandes de corriger un permis qui a été donné il y a six ans par la précédente administration.», m’a-t-il dit, comme si c’était demander la lune. 


Si seulement le maire faisait un vrai ménage
Je n’arrive pas à croire que Ferrandez pourrait faire comme la clique d’Outremont qui a pratiqué l’aveuglement volontaire pendant 30 ans avant de se faire dire par le juge qu’ils ont trop niaisé avec la puck pour que les choses puissent être corrigées.
 
Après cette première esquive, Luc Ferrandez a tenté une autre justification. «Quand des gens investissent dans des lieux après avoir obtenu un permis, il n’y a rien à faire, même si le permis a été accordé par erreur». Woe minute ! On ne parle pas ici d’une erreur attribuable aux fonctionnaires de la ville. Au contraire, c’est l’administrateur de la synagogue qui a menti impunément dans le but d’obtenir un permis auquel il n’avait pas droit. Méchante différence.

Depuis quand faudrait-il s’apitoyer sur un filou qui, après avoir cherché à flouer le système, risquerait de perdre quelques milliers de dollars mal investis? Avez-vous vu quelqu’un brailler lorsque La Presse nous a appris que la luxueuse tour de condos de 14 étages que devait habiter l'ex-maire Gilles Vaillancourt risquait d’être démolie parce qu’elle a été construite en infraction des règlements de zonage? Pas moi.

C’est vrai que dans le dossier de la synagogue du 5253 Hutchison, les inspecteurs du Plateau n’ont presque rien à se mettre sous la dent. À peine de gros travaux effectués sans permis, trois arbres matures coupés sans permis, quatre ou cinq épisodes de non-respect des ordonnances de fermeture de chantier illégal, tentative de corruption d’un inspecteur municipal, perte d’un logement locatif sur cette rue zonée strictement résidentielle et quelques autres vétilles du genre.

Va-t-il encore falloir que les citoyens recourent aux tribunaux pour forcer la ville à mettre ses culottes et entreprendre les procédures nécessaires pour retirer un permis obtenu frauduleusement ? Parions que c
ette fois, les citoyens n’attendront pas 2037 avant de réagir.

Messieurs, dames de Projet Montréal, relisez donc le jugement de l’honorable André Prévost de la Cour supérieure. Après cela, vous pourrez toujours essayer de nous convaincre que votre inaction sera la meilleure chose à faire.

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