mardi 10 juin 2008

LE LONG COMA DE MARIE CINQ-MARS




En 1981, la Ville d'Outremont intentait une poursuite contre M. Pinchos Freund, un résidant de la rue Bloomfield, pour avoir transformé un bâtiment résidentiel bifamilial situé au 1030 - 1032 de la rue Saint-Viateur en un lieu de prière et en ne l'habitant pas conformément au règlement Numéro 1044-1, article 3.5, de la Ville d'Outremont. Le 16 juin 1982, l'Honorable Adrien R. Paquette, juge de la Cour municipale d'Outremont, reconnaissait coupable le prévenu et le condamnait à une amende de 50 $ et les frais.







Voici, ci-contre, ce qu'est devenu le terrain sur lequel les dirigeants hassidiques voulaient contruire une autre synagogue en zone résidentielle juste devant la synagogue illégale du 1030 Saint-Viateur. Cela aurait été un comble!






Le 23 juin 1982, une semaine après sa condamnation, le prévenu, assermenté sur l'Ancien Testament, en appela à la Cour supérieure de sa condamnation (cliquer sur le document ci-contre). Depuis lors, la ville a été frappée d'une amnésie sélective permanente. Elle n'a jamais donné suite à la demande d'appel du prévenu.
Pourtant, l'affaire n'était pas demeurée secrète. Elle a même fait l'objet d'un article dans le quotidien La Presse, le 14 septembre 1988. Prenez le temps de le lire, ça vaut le coup.
Exactement 20 ans après la publication de cet article (et 26 ans
après les faits), Marie Cinq-Mars se réveille d'un long coma. Soyez assurés que ce n'est pas le baiser d'un prince charmant qui l'a extirpée de son sommeil léthargique, mais bien l'enquête d'un journaliste qui n'a pas l'habitude de s'en laisser conter.

Le plus frustrant dans cette histoire, c'est que rien n'a bougé d'un iota depuis la publication de cet article. Nous pourrions reprendre pratiquement textuellement ce qui a été relaté en 1988. Les plaintes et les complaintes sont les mêmes. Il n'y a que la détermination apparente du maire Choquette qui tranchait avec la mollasserie des déclarations de Marie Cinq-Mars dans le reportage du 26 mai dernier sur les ondes de Radio-Canada.


À l'époque, Jérôme Choquette affirmait haut et fort: "...il n'y a qu'une solution au problème de l'expansion des synagogues à Outremont: que les congrégations juives s'en tiennent aux zones non résidentielles... Ils ont déjà des synagogues dans les rues commerciales. Je ne crois pas que cette objection soit majeure pour eux". Son discours était juste. La volonté de passer aux actes lui a toutefois étonnamment fait défaut.
Que dit Marie Cinq-Mars exactement 20 ans plus tard? "On ne peut plus accepter le statu quo. La solution c'est peut-être de légaliser (la synagogue), c'est peut-être de la fermer, c'est peut-être de continuer la pratique... Quand les demandes arriveront, on les étudiera au cas par cas."

On voudrait pleurer en l'entendant chanceler et tituber de la sorte. La légaliser ou continuer la pratique? Dans nos livres à nous ces deux options avancées par la mairesse signifient s'écraser et faire la carpette de prière.

Quant à "l'étude du cas par cas" auquel réfère Marie Cinq-Mars, on croirait un mauvais rêve. Ce n'est pas le cas par cas qu'il faut étudier, mais faire respecter le zonage. Le ZO-NA-GE, madame Cinq-Mars, le ZONAGE!
Comme on dit en chinois, madame la mairesse, "If you can't stand the heat, leave the kitchen!".

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