vendredi 20 novembre 2009

LA BOMBE SALE

Mercredi dernier (18 novembre 2009), j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres un dépliant politique du parti Conservateur. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'à des fins partisanes, le gouvernement Harper pousse la bassesse jusqu'à accuser les Libéraux fédéraux et Ignatieff d'antisémitisme. J'imagine la tronche de Martin Cauchon lorsqu'il a pris connaissance de ce torchon. Comme on dit chez nous, c'est le boutte du boutte! La Presse en a fait état.

(cliquer sur l'image pour lire tout le dépliant)

Il est monnaie courante d'entendre des membres de la communauté juive accuser
des goys d'être antisémites. Il n'est même plus rare que des Juifs entre eux se traitent d'antisémites. Mais que des non-juifs taxent d'autres non-juifs d'un tel crime dans le simple but de déstabiliser l'adversaire politique, c'est à vous lever le cœur.

Quand on sait l'ostracisme et les horreurs qui ont été le lot du peuple juif au cours du XXe siècle, porter une telle accusation à l'encontre de quelqu'un s'avère un coup de Jarnac qui a l'effet d'une bombe. Ceux qui la reçoivent entre les dents ont toutes les chances du monde d'être estropiés.

Comme je l'ai déjà dit à quelques reprises, lorsqu'elles est utilisée à bon escient, l'arme de l'antisémitisme est superbement efficace. Elle permet de mettre hors d'état de nuire les pogromistes indécrottables et les racistes finis. Pour ceux-là, on peut dire "Bien fait!".

En revanche, lorsque cette accusation est dégoupillée à tort et à travers conne cela se produit beaucoup trop souvent, l'arme de l'antisémitisme perd son statut d'arme chirurgicale pour devenir une bombe sale. De légitime, elle se transforme alors en arme terroriste.

L'usage aveugle et abusif de l'arme de l'antisémitisme est aussi abject que les exactions d'islamistes. Dans les sociétés occidentales d'après la 2ème guerre mondiale, se faire traiter d'antisémitisme parait pire encore que de se faire inculper de pédophilie ou de meurtre d'enfants. Cela provoque des dommages collatéraux inadmissibles.


Dans le contexte historique que l'on sait, o
n peut comprendre que les gens de la communauté juive puissent être extrêmement sensibles aux critiques. C'est un secret de Polichinelle qu'il est particulièrement malaisé de porter à l'attention du public une situation malsaine mettant en scène un membre ou un petit cercle fermé d'intégristes de cette communauté par ailleurs, très variée. C'est d'autant plus délicat qu'ils sont nombreux à trouver même inacceptable qu'un Chapleau ou un Garnotte se permette encore de caricaturer un hassidim.

Caricature de Chapleau dans La Presse de juin 2007

Pour complexifier encore davantage les choses, même le fait de militer dans des mouvements anti-racistes ne constitue pas un sauf-conduit mettant à l'abri de l'accusation d'antisémitisme. Pas évident dans un tel contexte de montrer patte blanche quand on a des plaintes à formuler.


Depuis que je dénonce le laxisme des autorités politiques et le comportement répréhensible de quelques dirigeants de la secte hassidique, il est arrivé que certains me lancent la pierre. Je n'en suis nullement surpris. Avant même de débarquer dans l'arène,
je savais fort bien que mon implication me vaudrait des attaques parfois vicieuses. J'assume!


Non seulement j'assume, mais je revendique le droit de m'insurger au nom d'un grand nombre de citoyens contre le double standard "institutionnalisé" dans l'application de la règlementation, qu'elle soit municipale, provinciale ou autre.


Les politiciens et les contrevenants font-ils la sourde oreille quand on les interpelle poliment? C'est leur choix. Confronté à l'Omertà des élus et la duplicité de certains ultrareligieux, quoi de plus légitime que de chercher à les piquer au vif. À la documentation béton, je joins donc le verbe acéré et la caricature mordante. En démocratie, quelle autre arme reste-t-il aux simples citoyens pour se faire entendre et tenter de susciter le débat? À dur de comprenure, salut!

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