jeudi 18 novembre 2010

LA CHARTE DE BABEL


En occident, partout où l’on a voué un culte au multiculturalisme, on s’aperçoit aujourd’hui qu’il s’est avéré un terreau fertile pour la ghettoïsation, le repli communautaire et l’extrémisme religieux. Oubliez l’égalité homme/femme, l’intégration sociale, professionnelle et culturelle des nouveaux (ou moins nouveaux) venus. C’est le royaume des exceptions, des passe-droits, de la loi des prophètes (et du Talion) qui gagne la sphère publique et les prosélytes.

Alors que des Guy Rocher, Djemila Benhabib, Daniel Baril, Claudette Carbonneau, Jacques Godbout, Marie-Michelle Poisson, et d’innombrables autres personnalités québécoises prônent la laïcité
«tout court
», des tenants de la complaisance béate et de l’allocentrisme suprême besognent pour que tous les cultes — du vaudou à Vishnou — puissent revendiquer la Charte de Babel. Le 8 novembre dernier, au Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions de l’Université Laval (CELAT), Pierre Anctil donnait une conférence intitulée «Judaïsme hassidique et laïcité dans l'espace public à Outremont».

Pierre Anctil, le 8 novembre 2010

Affublé d’un sombre feutre à la loubavitch, le professeur titulaire au département d’histoire de l’Université d’Ottawa a profité de la tribune universitaire pour prêcher la laïcité ouverte qu’il oppose à ce qu’il qualifie malicieusement de « laïcité intégriste ».


Inspiré par les manuscrits de la mer Morte et la littérature yiddish montréalaise, Pierre Anctil a voulu montrer que la « laïcité ouverte et inclusive » peut servir d’étoile des Mages à tous les citoyens désireux de profiter d’un « vivre en commun pleinement satisfaisant et stimulant ». Cliquer ICI
pour accéder à la vidéo de cette conférence.
 
Aux dires d’Anctil, les hassidim sont tout à fait ouverts à la laïcité. «Maintenant que la société laïque est détachée des poncifs religieux, dit-il, ça leur donnera plus d’espace pour occuper une position minoritaire à l’intérieur de cette société.» En deux mots, maintenant que le catholicisme n’exerce plus son hégémonie, les bonzes de l’ultraorthodoxie ont les coudées franches. Ils vont enfin pouvoir exulter et proliférer sans retenue. Avouez que c’est un vibrant plaidoyer pour la laïcité. On sent chez lui que la laïcité est une «valeur de foi trempée», comme on entamait jadis.

Pierre Anctil tient aussi à rassurer ses auditeurs sur un autre point essentiel. Ses protégés louangent notre système démocratique. La raison est simple. «Les droits fondamentaux et les droits de la personne jouent en leur faveur, explique tout bonnement le professeur. Ils [les hassidim] se servent de ces droits pour poursuivre l’État ou les gouvernements qui tentent de limiter leurs actions.» Et ça marche. La preuve, raconte Anctil, c’est que «la plupart du temps, les hassidim ont gain de cause». Vive la démocratie théocratique et frileuse!

Pierre Anctil ne cache pas où il loge. «Je suis contre la hiérarchie des droits. Je ne souhaite pas que l’égalité des sexes prime sur la liberté religieuse.» Comment réagit-il devant la stricte division entre les sexes prônée par les intégristes de tous poils ? Tout au plus, le fait qu’un homme ne puisse pas saluer une femme sur la rue, qu’il ne puisse pas s’asseoir ou prier en sa présence l’indiffère. Il se limite à constater et à prendre acte du fait que dans leur société, hommes et femmes sont programmés pour accomplir des tâches différentes et bien spécifiques. Il ne lui reste plus qu’un pas à franchir pour s’accommoder de l’infibulation.


Alors que les ultrareligieux ont le droit divin de se hérissonner pour contrer les influences extérieures, en revanche, Anctil estime que les citoyens d’une démocratie ont «le devoir et l’obligation de s’informer sur ce qui motive ces communautés à agir différemment et à occuper l’espace de manière particulière, plutôt que d’alimenter des tensions et de maintenir des préjugés ». Sortez les fouets et les cilices qu’on s’automutile!

Parlant de châtiments, Pierre Anctil explique que les hassidim ont une martyrologie particulière qui ne se limite pas à l’holocauste. « [Pour eux], le rapport avec l’extérieur est difficile, car [ils attendent] une persécution qui peut arriver n’importe quand. »
Comment penser qu’un début de rapprochement soit même envisageable quand on apprend que «l’autre» fait ses ablutions dans un bain de psychose collective?

Et ce n’est pas demain que ça va s’arranger.

Pour s’en convaincre, il suffit de cliquer ICI
pour prendre connaissance du message vidéo hallucinant que diffuse la Ligue de défense juive américaine (JDL).


En prévision de la prochaine apocalypse qui, selon les leaders schizophréniques du JDL, s’abattra vraisemblablement sur ses ouailles en perdition, le mot d’ordre de Shelley Rubin, la présidente du JDL, est simple :
«Fuyez vers Israël ou achetez-vous des armes maintenant». Beau programme !


1 commentaire:

Mariclaude Ouimet a dit…

Anctil a parlé de mémoires présentés à la commission Bouchard-Taylor: il a omis de parler du vôtre qui était pourtant spécifique à Outremont !

Anctil a parlé des livres de Nancy Huston et Myriam Beaudoin: il a omis de parler de celui de Pierre Joncas qui était pourtant spécifique à Outremont !

Ces omissions étaient vraisemblablement volontaires car n'allant pas dans le sens voulu de son discour !

Parler de ce mémoire et de ce livre aurait certes fait un faux pli dans son chapeau Loubavitch !