jeudi 1 juin 2017

THIS FALL IN OUTREMONT!




En fin de semaine dernière, les membres de Projet Montréal se sont réunis en congrès pour adopter le programme du parti en vue des élections municipales du 5 novembre prochain. Au bout de 13 ans, le parti fondé par Richard Bergeron — et dont a hérité Valérie Plante — compte 17 élus parmi les 65 membres du conseil municipal de la métropole.

Personnellement, j’accuse un faible pour le travail qu’ont pu faire Luc Ferrandez et François Croteau à titre de maires du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont–La Petite-Patrie. J’ai été particulièrement sensible à leurs préoccupations écologiques et urbanistiques. Si j’habitais le Plateau, même si je suis en désaccord avec Ferrandez sur quelques sujets épineux, je voterais pour lui.

Mais voilà. Outremont n’est pas le Plateau et quand on voit les mouvements de troupes de Projet Montréal au sein de notre arrondissement, il y a lieu de se poser de sérieuses questions.

Le 19 mai dernier, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal, Mme Rani Cruz racontait à qui voulait bien l’entendre que Philipe Tomlinson sera le candidat de Projet Montréal à la mairie d’Outremont et qu’elle-même sera sa directrice de campagne. Ça promet!

Philipe Tomlinson, aspirant à la mairie d'Outremont pour Projet Montréal, en compagnie de Mindy Pollak.

 
Au fil des dernières années, Tomlinson, qui a été le conseiller politique de la conseillère hassidique Mindy Pollak, a toujours été réfractaire à des modifications de règlements qui auraient été susceptibles de déplaire à certains leaders hassidiques.

Tout récemment, Philipe Tomlinson s’est farouchement opposé à l’interdiction des nouveaux lieux de culte sur la portion commerciale de l’avenue Bernard. C’est son droit le plus strict et on ne le lui reprochera pas. Mais avant, pendant et après le référendum de l’avenue Bernard, ni lui, ni aucun élu de son parti n’ont rappelé à l’ordre ou pris leurs distances avec les gens qui, dans son entourage et dans celui de Mindy Pollak ont systématiquement qualifié les tenants du OUI de xénophobes, d’antisémites, de racistes et autres insultes du même acabit.
  
À titre d’exemple, Elizabeth Ball, une militante très proche de Mindy Pollak qui n’a de cesse de clamer l’harmonie universelle entre tous les voisins, n’a pourtant pas hésité à s’en prendre de façon vulgaire à Mme Nanci Murdock, une résidente de la rue Champagneur qui a dénoncé les illégalités qui se produisaient sur le chantier de la future synagogue controversée au coin de l’avenue Bernard.

Quelle ne fut pas la surprise de Mme Murdock de voir apparaître des allusions sexuelles la concernant sur la page Les résidents d’Outremont pour une rue Bernard commerciale qu’elle avait mise en ligne sur Facebook.

Appuyée par Leila Marshy, qui mettait en doute la façon dont Mme Murdock avait eu accès à des documents reliés à la synagogue litigieuse, Elizabeth Ball a insinué que la citoyenne avait obtenu ces documents en échange de faveurs sexuelles offertes à la conseillère indépendante Céline Forget. Ça vole bas.

Elizabeth Ball et ses insinuations de bas étages

Moins libidineux, mais pas plus acceptable, certains membres du Committee for Pluralism within Outremont Schools*  (dont fait partie Tomlinson !) ne donnent pas leur place. Parmi ce groupe sélect constitué à 90 % d’anglophones, d’aucuns ne se gênent pas pour cracher leur mépris à l’encontre des citoyens francophones qui ont voté OUI au référendum de l’avenue Bernard. 

Je pense, entre autres, à Rani Cruz. Oui! Oui ! Celle-là même qui prétend au titre de directrice de campagne de Philipe Tomlinson. Sur sa page Facebook, Mme Cruz s’est fait un devoir de partager le torchon de Mike Cohen (le directeur du Bureau québécois de B'nai Brith Canada) qu’il a intitulé «Outremont : Where Intolerance Never Sleeps».

Rani Cruz se définit comme une «Transplanted vancouverite in Montreal». Pour elle, la carte de la xénophobie semble être une excellente stratégie pour torpiller l’adversaire.
 
Cruz n’est pas la seule de sa gang. Souvenez-vous de Claire Trottier, cette résidente qui, le 9 janvier dernier, avait réclamé que le conseil d’arrondissement déplace la Kermesse Soleil du samedi au dimanche pour ne pas condamner les hassidim à être abandonnés sur le bord du chemin (lire ma chronique Le clan des Tzadikim).
C’est cette même femme qui, au lendemain du référendum, n’avait pu s’empêcher de dénoncer sur Facebook cette «victory for intolerance, ignorance, and fear». 




Le plus étonnant, c’est encore ce qu’a vécu Mme Nora Chénier-Jones durant la période référendaire. Interviewée dans le magazine en ligne Faith in Canada, cette jeune femme noire qui est née et qui a grandi à Outremont a raconté au journaliste que parce qu’elle avait mis un peu trop de temps à se faire une idée sur l’à-propos de permettre de nouvelles synagogues sur l’avenue Bernard, elle s’était fait traiter d’intolérante et de raciste par certaines personnes qui militaient contre la nouvelle interdiction. «It’s not that I think the Hasidic community should not have synagogues. I just wasn’t sure about synagogues on Bernard Avenue. And because I took a long time to take a stance on this issue I was called a bigot and a racist.» (lire l’article de Gideon Strauss)

Début de l'article de Gideon Strauss. Nora Chénier-Jones en compagnie de Jennifer Dorner, Mindy Pollak et Sarah Dorner

Pas rancunière pour deux sous, Mme Chénier-Jones finira par pencher du côté de celles et ceux qui se sont insurgés contre le nouveau règlement. Son nom a d’ailleurs circulé pour une candidature au poste de conseiller de Projet Montréal dans Outremont. Elle milite aujourd’hui au sein du fameux Committee for Pluralism within Outremont Schools.

Des membres de ce committee montent aux barricades et, tous crocs dehors, crient leur indignation rageuse et hystérique pour une coiffe indienne portée par une enseignante du primaire accueillant ses nouveaux petits élèves. En revanche, elles n’ont absolument rien à redire sur l’éducation lamentable et la ségrégation frisant l’eugénisme des écoles ultraorthodoxes de leur propre arrondissement. C’est, entre autres, le cas des sœurs Jennifer et Sarah Dorner qui prêchent l’amour du voisin… pourvu qu’il adhère inconditionnellement à leur idéologie ultraradicale de gaugauche multiculturaliste. Trouvez l’erreur !



La dénonciation par Jennifer Dorner d'une enseignante du primaire de l'école Lajoie lors de la première journée d'école des enfants.

Avec tous ces militants du ROC (Rest of Canada ) dans l’arrondissement francophone d’Outremont, on se demande si Projet Montréal ne se prépare pas plutôt à faire campagne dans Côte-Saint-Luc ou dans le West Island! Lors de leur congrès de la fin de semaine, il aurait peut-être été plus juste pour les militants de rebaptiser le parti Montreal Project!

À Outremont, lors des élections de l'automne, l'accent de Projet Montréal tombera vraisemblablement avec les feuilles!

D’ailleurs, qui saurait nous énumérer les idées mises de l’avant par l’équipe Projet Montréal – Outremont au cours des quatre années où Mindy Pollak a siégé au conseil d’arrondissement?

C’est vrai que Projet Montréal vient de s’octroyer le crédit d'un projet de placette sur l’avenue Van Horne... sauf que dans les faits, ni Projet Montréal, ni Mindy Pollak n'ont participé activement aux travaux du comité de citoyens présidé par Céline Forget, la candidate indépendante du district Joseph-Beaubien! Pollak ne s'est présentée qu'à deux des six réunions sur la question. D’ailleurs, les imposteurs viennent de se faire démasquer dans le journal Métro.




Projet Montréal  s'adonnerait-il lui aussi à de l'appropriation culturelle?


En voyant Marie Plourde, conseillère de Projet Montréal sur le Plateau Mont-Royal «liker» ce twitt usurpateur, je me suis rappelé avoir rencontré par hasard l’été dernier Mme Plourde en compagnie de Luc Ferrandez devant le Bilboquet. 

Confiant au maire du Plateau mon insatisfaction à l’égard de Mindy Pollak, Ferrandez a eu cette réplique dont il a le secret : «Je ne sais pas ce que tu peux lui reprocher. Elle n’a rien fait !» Un à zéro pour Luc.

Mais puisque je ne peux pas prouver l'existence de cette conversation, je laisserai à Mme Suzanne Simard le soin d’exprimer devant caméra son total mécontentement à propos de l’inefficacité de la conseillère Pollak.

Lors de la période de questions du 9 janvier 2017, Mme Simard qui est membre du comité sur le transport actif et vice-présidente du sous-comité vélos, a dénoncé le fait qu’au cours des six derniers mois, Mindy Pollak, qui est tout de même la présidente du Comité sur le transport actif, n’a jamais daigné répondre ne serait-ce qu’à un seul des innombrables appels téléphoniques et courriels qu’elle lui a laissés pour faire avancer les dossiers dont elle avait la charge. 

En raison de ce qui semble un désintéressement total de Mindy Pollak pour ce dossier qui lui a pourtant été confié, Mme Simard n’a eu d’autre recours que de s’en plaindre publiquement au conseil. (écouter son intervention)
 
En dépit de l’inefficacité de la conseillère Pollak, Mme Simard garde le sourire.

C’est vrai que la conseillère Pollak n’a pas particulièrement à cœur de favoriser le transport actif. Elle fait tout ce qu’elle peut pour que les autobus scolaires de sa communauté puissent continuer longtemps à tricoter et détricoter allègrement sur toutes nos rues résidentielles.

En cela, Philipe Tomlinson a tout fait pour que le dossier des autobus scolaires hassidiques ne soit pas discuté au conseil d’arrondissement. L’aspirant maire a toujours refusé d’admettre que le grand nombre d’autobus scolaires qui circulent sur nos rues résidentielles (une moyenne de 55 par jours!) constituent un problème.

C’est pourtant le même homme qui, dans sa dernière biographie de campagne électorale, prétendait vouloir mettre toute son énergie à défendre et à promouvoir ce qui compte le plus pour les résidents, soit la qualité de vie! C’est sans parler du leitmotiv de Projet Montréal qui a mené une lutte de tous les instants contre la circulation motorisée sur les rues résidentielles du Plateau.

Décidément, les cinq prochains mois s'annoncent intéressants. Qui sait de quel côté les dés tomberont le 5 novembre prochain? 

Le plus génial pour les lobbyistes hassidiques, c'est qu'ils n'ont même plus à se montrer le portrait pour faire avancer leurs causes. Les théocrates font faire la job par des «démocrates» qu'ils «flusheront» une fois la masse critique atteinte. Faut le faire, quand même!

 

Comité de promotion du pluralisme au sein des écoles d’Outremont, dans sa traduction française

1 commentaire:

pierre Lacerte a dit…

Une membre de Projet Montréal qui habite Rosemont, mais qui ne souhaite pas que je révèle son nom, vient de m'écrire ceci: "En passant je suis membre de Projet Montréal, mais je ne comprends pas comment Mme Pollak peut être présidente d'une commission sur le transport actif... je n'ai jamais vu de femme ou d'adolescente hassidique à vélo, même s'il est tout à fait possible de pédaler habillée de manière "modeste". Je vois souvent des femmes cyclistes en hijab, des moines et soeurs bouddhistes à vélo, ainsi que des soeurs catholiques!