vendredi 22 janvier 2016

LE «CHILLING EFFECT»


Avez-vous lu le récent article du Devoir sur les plaignards professionnels? Il semblerait que de plus en plus de citoyens frustrés mènent la vie impossible aux organismes publics. Ce phénomène prendrait de l’ampleur partout dans le monde, y compris au Québec.

Selon une étude menée en Australie, de 3 % à 5 % des gens qui portent plainte accapareraient entre 25 % et 30 % des ressources administratives des organismes publics. La situation est certes préoccupante, mais il y a bien pire. Certains lobbies sont plus teigneux, plus grincheux et plus détestables encore.

Pour s’en convaincre, on n’a pas besoin de passer au tamis le fonds d'archives du Conseil de presse du Québec. Il suffit de jeter un coup d’œil aux rapports annuels du bureau de l’Ombudsman/Services français de Radio-Canada.
 

Dans le rapport 2012-2013 de l’ombudsman de Radio-Canada, on apprenait que sur 75 plaintes touchant le conflit israélo-palestinien au cours de cette année-là, pas moins de 26 étaient le fait des lobbys pro-Israël. Ainsi, le Centre des relations juives et israéliennes - CIJA (anciennement le congrès juif),  HonestReporting Canada, le Regroupement québécois pour un journalisme informé, honnête et responsable, et Amitiés Québec-Israël génèrent pas moins de 35 % de toutes ces plaintes déversées sur le bureau du défenseur des droits de la société d’État.

Plus parlant encore, l’ombudsman affirme que 100 % des demandes de révision qui lui ont été adressées à ce sujet cette année-là provenaient de ces organismes pro-israéliens!

David Ouellette, le pitbull belliqueux du Centre consultatif des relations juives et israéliennes. Même Michel Seymour trouve que les interventions partisanes, politiques et biaisées de Ouellette épousent la logique du gouvernement Netanyahou.

Lorsqu’ils décident de s’en prendre aux journalistes, ces mercenaires pro-Israël ne se contentent pas de lance-pierres. Pour les tirs de barrage, il n’y a rien comme les orgues de Staline. Tiouuufff! Tiouuufff!
Tiouuufff! Et ça crache, les amis :

«Diffamations anti-israéliennes»
«Activisme politique»
«Partialité anti-israélienne»
«Sournoiserie niaise des animateurs vedettes»
«Torchon jeté un peu plus tordu en pâture [aux] auditeurs»
«Affirmations qui vont à l’encontre de la réalité historique»
«Reportage truffé d’erreurs, de fabulations et d’omissions»
«Portrait piteux… exercice en désinformation»

Tout y passe. Les accusations sont servies au lance-flamme (lire L’antisémitisme ordinaire à Radio-Canada, publié en 2003 par David Ouellette). 

Non seulement tout y passe, mais tous y passent. La chef d’antenne Céline Galipeau, Emmanuelle Latraverse, Jean-François Lépine, Jean-Pierre Charbonneau, Luc Chartrand, Pierre Maisonneuve, François Brousseau, René Homier-Roy, Khady Beye
, Maxence Bilodeau, Joane Arcand, Jean-François Bélanger et... rebelote!

À côté des David Ouellette, Michelle Whiteman, Edmond Silber et Jean-Marie Gélinas, Frontenac, avec la bouche de ses canons, a l’air d’un enfant dans un carré de sable.

Lorsque ces zélotes font exploser leurs obus bourrés d'intimidation, l'onde de choc ébranle toutes les salles de rédaction. Plus le harcèlement s’intensifie, plus l’air devient malsain et la paranoïa s’insinue, de la base jusqu’au sommet des entreprises de presse.

À moins d’être masochistes, les journalistes seront moins chauds à faire leurs topos sur ce sujet toxique. Sans compter qu'ils se mettent à voir de l'antisémitisme jusque dans leur propre soupe et à prier pour que le seigneur éloigne d'eux ce calice. Et c’est exactement ce que les Ouellette et cie souhaitent.

De l'information honnête et responsable?
 Le plus formidable dans tout ça, c’est que ces organismes se réclament non partisans et voués, entre autres, à combattre la désinformation relative au conflit israélo-arabe. 

En ce sens, il est intéressant de constater que sur son site Web, le Regroupement québécois pour un journalisme informé, honnête et responsable (!) place des hyperliens pas toujours cachères (voir l'illustration ci-contre). 

Pensons à celui qui conduit à la Ligue de défense juive (poing jaune sur étoile noire), la branche française du Jewish Defense League, considéré comme un groupe terroriste et anti-arabe. 

D'autres, comme le site Eretz Aujourd'hui, font dans la dentelle à la façon de Donald Trump! Le 19 janvier 2016, par exemple, cette publication titrait à la Une: «L'Union européenne encourage les Palestiniens à tuer des innocents israéliens!»


De l'information «équilibrée», vraiment?



















Mais si vous voulez vraiment vous dilater la rate, allez vite visionner le petit sketch d'Elvis Gratton sur l'objectivité selon le congrès juif. Absolument pissant!

En passant, quelqu'un m'a demandé pourquoi le Centre des relations juives et israéliennes ne m'a jamais embêté. C'est très simple. Jusqu'à aujourd'hui, aucune des 403 chroniques de mon blogue n'a abordé la question de la guerre israélo-palestinienne. Je n'ai pas de mérite. Ce n'est juste pas mon truc.

dimanche 3 janvier 2016

CHECKPOINT MINDY


Les frontières. Ces fameuses frontières. De tout temps, les hommes en ont créé. Quand ce n’était pas pour les abattre et étendre des empires, ils les traçaient pour délimiter ce qu’ils estimaient leur revenir de pleins droits. Elles balisent les sphères d’influence internationales, nationales, provinciales. Même nos petits arrondissements y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. C’est sans parler des élus (es) qui s’en servent au gré de leurs intérêts partisans. 

Rappelez-vous la « passe » d’Helen Fotopulos, l’ancienne mairesse du Plateau Mont-Royal. En 2008, pour favoriser la secte hassidique qui voulait agrandir sa synagogue du 5363 Hutchison, elle s’était servie de la frontière qui sépare Outremont du Plateau pour torpiller le processus référendaire. Les Outremontais qui habitaient du côté ouest de la rue Hutchison s’étaient vus refuser le droit de se prononcer sur le projet d’agrandissement de la synagogue qui se trouvait juste en face de chez eux. Heureusement, la Cour supérieure avait mis Fotopulos à sa place (lire ma chronique V comme dans Victoire!)

Non seulement le tribunal avait statué que les habitants du Plateau et d'Outremont habitent la même ville et sont habilités à se prononcer, mais il ajoutait que la décision des élus du Plateau d’exclure des gens qui habitent de l'autre côté de la rue était une décision arbitraire et sans fondement.

Aujourd’hui, c’est Mindy Pollak, la conseillère ultraorthodoxe de Projet Montréal,
qui joue l'exclusion. Avec l’aval du maire Ferrandez et le soutien hyperactif du réseau des lobbyistes hassidiques, Pollak se sert de la ligne imaginaire pour ne pas tenir compte des synagogues qui sont juste de l'autre côté de la frontière entre les deux arrondissements.

Le Checkpoint à Mindy, avenue Bernard, coin Hutchison avec, en toile de fond, la magnifique synagogue inachevée qui a remplacé le restaurant La Grand-Mère Poule

La conseillère de Projet Montréal ainsi que le blogueur hassidique Cheskie Weiss clament bien haut qu’il n’y a que quatre synagogues à Outremont. Il n’y a pas de saint danger qu’ils nous rappellent que pendant des décennies, les congrégations de deux de ces quatre synagogues se sont installées illégalement en zone strictement résidentielle. 


C’est sans parler que dans trois cas sur quatre, les agissements des administrateurs de ces lieux de culte ont forcé les autorités municipales et provinciales à engloutir des dizaines de milliers, voire plus d’une centaine de milliers de dollars pour les contraindre à respecter tantôt la réglementation municipale, tantôt les normes de construction, quand ce n'était pas pour les empêcher de faire le trafic d'alcool de contrebande.

De plus, Pollak et Weiss omettent allègrement de comptabiliser le nouveau lieu de culte qui a obtenu son permis au coin de Bernard et Champagneur, ainsi que le centre religieux ultraorthodoxe qui, depuis 1999, se trouve au sous-sol de l’édifice Remax, à l’angle des avenues Bernard et Outremont.


Dans le sens des aiguilles d'une montre: le blogueur Cheskie Weiss, la conseillère de Projet Montréal, Mindy Pollak, le maire du Plateau, Luc Ferrandez et le donneur d'ordres et de votes, Mayer Feig.

Que Projet Montréal et leur bloc électoral hassidique prétendent qu’Outremont ne compte que quatre synagogues est aussi ridicule que de tenter de nous faire croire que les frontières des arrondissements parviennent à empêcher les oiseaux ou la pollution de circuler d’un côté ou de l’autre de la ligne séparatrice. Si c’était le cas, Mindy Pollak qui habite du côté Plateau de la rue Hutchison n’aurait jamais dû se faire élire à Outremont. 


L’approche strictement bureaucratique de tout ce beau monde reflète tout, sauf la réalité. 

Il est impossible de ne pas tenir compte des rues adjacentes à Outremont pour faire un inventaire crédible et sérieux du nombre de lieux de culte du quartier. D’autant moins que tous les jours, bien des fidèles doivent se déplacer d'un arrondissement à l’autre pour aller faire leurs ablutions. 

ÉTAT DES LIEUX SUR LA RUE HUTCHISON

Uniquement sur la rue Hutchison, juste de l’autre côté de la ligne de démarcation des deux arrondissements, on recense cinq synagogues qui totalisent tout près de 4000 mètres carrés de locaux (43 000 pieds carrés). Céleste terrain de jeu, n'est-ce pas?

La plus tristement célèbre est la First Mesifta du 5253 Hutchison. Il s’agit de la synagogue multirécidiviste de la famille de Michael Rosenberg qui, en plus d’avoir été délinquante pendant de nombreuses années, s’est accaparée, en 2007, l’appartement locatif du 2e étage sous de fausses représentations pour l’annexer à la synagogue du 1er étage. En dépit des preuves présentées aux élus pour dénoncer cette fraude, Projet Montréal et le maire Ferrandez ont refusé d’intervenir contre la manigance illégale de Michael Rosenberg
(lire La salle de prière du rabbin fantôme).

Luc Ferrandez suggère aux simples citoyens qui ne sont pas contents d'entreprendre eux-mêmes les poursuites. Il fait exactement comme Outremont qui a fermé les yeux pendant des décennies sur  la synagogue du 1030 Saint-Viateur. Elle s'était établie là en contravention du zonage résidentiel. Après tout ce temps, les tribunaux ont donné raison aux délinquants (lire Le laxisme érigé en système).

Comment oublier la synagogue bobov du 5363 Hutchison qui a été l’objet d’une longue saga référendaire et judiciaire en raison de la volonté des hassidim d'agrandir leur lieu de culte dans cette zone strictement résidentielle?

Toujours sur Hutchison, on retrouve aussi la grosse synagogue du 5555 Hutchison. En plus de servir de terminus d’autobus, elle a longtemps tenu un grand dortoir clandestin. Ce n’est qu’après avoir été condamnés pour outrage au tribunal que ses administrateurs ont été contraints de se conformer à l’injonction... non sans avoir essayé de planquer leurs pensionnaires illégalement dans des logements des alentours!

Au coin de Bernard et Hutchison,
le resto familial La Grand-Mère Poule a été remplacé par un centre de haut savoir talmudique. De 2007 à 2010, à la barbe des inspecteurs et des autorités municipales, la secte satmar y a squatté sans permis ni certificat d'occupation.

Même si les lieux bourdonnent d’activité depuis plus de huit ans, les administrateurs de l’endroit n’ont jamais été foutus de terminer les travaux extérieurs. Pour attirer les touristes du monde entier, je suggère qu'on la surnomme la Sagrada Familia d'Outremont . Quelle belle marque de respect à l'égard des citoyens et des commerçants du quartier. 

27 décembre 2015: Après plus de huit ans d'occupation, les administrateurs de la synagogue-dortoir-école religieuse n'ont toujours pas trouvé le temps de compléter les travaux extérieurs. Trop occupés à prier, peut-être?

Quelques enjambées plus au nord, au 5843 Hutchison, on trouve la synagogue de la congrégation Imray Chaim. C'est la secte vizhnitz (à laquelle appartient Mindy Pollak) qui y a pignon sur rue. 

En 2010, lorsque je l'avais fait visiter au chef de Projet Montréal et plusieurs des élus du Plateau, un bric-à-brac de contreplaqués remplaçaient de nombreuses fenêtres pourries et sans vitrage. D'immenses toiles type «camping» jouaient le rôle de toiture. Bref, rien ici pour faire courir les touristes  friands d'art sacré!

L'arrière de la synagogue vizhnitz, telle que l'équipe de Projet Montréal l'avait découvert en ma compagnie.

Quand j’entends Mindy Pollak,résidente du Plateau Mont-Royal, et son coreligionnaire Weiss jurer sur la tête de leur rabbin que les lieux de culte ne se multiplient pas dans le quartier, j'ai l'impression d'halluciner. Ils nous prennent pour des goyishe kupps* ou quoi?
* En yiddish, on dit d'un idiot qu'il a une tête de non-juif.


ÉTAT DES LIEUX SUR L'AVENUE DU PARC

Si vous voulez comprendre les craintes des commerçants de l’avenue Bernard et Laurier, allez faire un tour sur l’avenue du Parc, entre Bernard et Van Horne. Les citoyens qui, comme moi, étaient présents à la séance du conseil du Plateau du 7 février 2011 (rendez-vous à 38 min 48 s) n'ont pas oublié le chapelet d'adresses d'institutions hassidiques illégales de l'avenue du Parc que le maire Ferrandez avait débité: «5843, 5870, 5896, 5906, 6011B, 6080 et 6091». Et il n’en avait même pas dressé une liste exhaustive. Il faudrait aussi ajouter le rez-de-chaussée du 5879 et 5914 qui donnent tous les airs de lieux de culte clandestins.

À gauche, avec son papier kraft, ses rideaux tendus et ses néons allumés, le 5914 du Parc donne tous les signes d'un repère religieux clandestin. À droite, le 5879 du Parc a plus que les apparences d'un lieu de culte clandestin. Il en a les meubles typiques.


Au cours des 10 ou 15 dernières années, la multiplication débridée des lieux de culte sur ce tronçon de rue a eu un effet délétère tant sur le tissu commercial que socio récréatif.

Oubliez les boutiques pimpantes, les cafés sympas. Sur les ruines des anciens commerces se développent surtout des échoppes aux vitrines givrées, peu invitantes. Et on viendra nous dire que ce type d’implantation a une incidence positive sur la valeur des immeubles ou sur le commerce? 

Dites-nous sans rire que les lieux de culte du 5870 et du 6082 avenue du Parc favorisent le commerce et la hausse de la valeur de l'immobilier. 

Saviez-vous que le premier actionnaire majoritaire de la synagogue-taudis qui se trouve au 6082 du Parc (voir photo ci-haut) est la congrégation Amour pour Israël qui possède, entre autres, la grande synagogue outremontaise du 1038-1040-1048 Van Horne.


Inauguration en grande pompe de la synagogue Amour pour Israël, le 29 décembre 2007

Il est intéressant de réaliser que des religieux ultraorthodoxes ont investi illégalement le local se trouvant au coin de Parc et Van Horne au même moment où les propriétaires de l'immeuble inauguraient leur synagogue d'Outremont (coin Van Horne et Durocher). Mindy Pollak et Projet Montréal ont de quoi être fiers.

Mais puisqu'une image vaut mille mots, je ne vous laisserai pas partir avant que vous  CLIQUIEZ ICI pour voir de vos propres yeux les photos d'une dizaine de locaux qui ont servi (légalement ou clandestinement) de lieux de culte hassidique.

Bien sûr, nous nous attardons ici uniquement au tronçon de l'avenue du Parc entre Bernard et Van Horne. Après tout, il ne s'agit pas de faire une encyclopédie!